mire

MIRE, Orchestre de tables de Mixage vidéo
par Djamila DADDI-ADDOUN, Lionel PALUN, Alice PREDOUR

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  DJAMILA DADDI-ADDOUN / LIONEL PALUN / ALICE PREDOUR /      


Mire part d'une approche sensible de l'image pour aller vers une écriture visuelle et sonore. Cette écriture est abstraite dans le sens où elle ne propose pas une narration mais une approche musicale de l'image. Elle convoque l'imaginaire du spectateur à travers une poétique minimaliste (la fragilité de la danse organique d'une ligne à l'écran) et des temps plus baroques (explosions syncopées de couleurs). Cette poétique a pour vocabulaire les paramètres inhérents à nos instruments (luminosité de l'écran, mouvement de caméra, ouverture et fermeture du diaphragme, électronique de la table de mixage, neige vidéo, ...)
La musicalité visuelle de Mire est créée par la respiration propre du larsen vidéo accompagnée tout autant qu'instrumentalisée par les interprètes. C'est une construction polyphonique accompagnée par des sons en lien direct avec la dynamique des images.

L'image

Tous les protagonistes sont sur scènes. Chaque interprète dispose d'un instrument constitué d'une télévision, d'une caméra et d'une table de mixage vidéo bouclées. La matière première du jeu est donc un larsen vidéo généré par la mise en abime de la caméra sur l'écran de télévision via la table de mixage. Ce larsen se traduit par une lumière mise en pulsation dans la boucle.Chaque image ainsi fabriquée est projetée au dessus de chacun des interprètes. Il y a autant d'écrans que d'interprètes sur scène. Les tables sont aussi reliées entre elles afin que chacun des interprètes puisse travailler avec les images des autres. Les images sont donc générées et jouées en direct, sans enregistrement préalable.
 

  Le son

Chaque interprète envoi son signal vidéo électrique dans une carte son.
Le bruit vidéo qui en résulte est filtré par Lionel Palun via des patchs Max/MSP écrits pour l'Orchestre afin d'y supprimer la composante 50Hz et d'en extraire les variations des images.
Cette matière est mise en résonance, filtrée, envoyée dans des pédales analogiques, en lien permanent aux images d'où elle sont issues.
Les images sont littéralement projetées dans les hauts parleurs, on entend ce que l'on voit.


Les spectateurs

Mire propose un dispositif scénique frontal traditionnel. Le public est installé dans les gradins, les interprètes sur le plateau. Les écrans de télévision font face au public et donnent à voir le jeu de chaque protagoniste. En fond de scène, les projections sont diffusées côte à côte, au dessus de l’orchestre, sous la forme d'un grand cinémascope.
Ce dispositif scénique permet au regard du spectateur de naviguer entre l'image globale et la finesse du jeu de chaque interprète. Le son provient de l'image. Les enceintes sont également disposées en fond de scène. L'orchestre et les spectateurs profitent de la même masse sonore où chacune des couleurs des instruments est identifiable.